jeudi 19 mai 2016

Parle d'un savoir certain


N'affirme rien qui ne soit fondé sur un savoir certain.
Assure toi de comprendre correctement ce savoir, établi
et reconnu comme tel, et assure toi de sa certitude pour
fonder la tienne. Sois avare en paroles et tu deviendras
riche en savoir. La voie du silence, par sa disponibilité
au savoir, à la réflexion, à l'observation, à la contemplation
et à la méditation, t'enseignera ce que tu ignores.

Le jeu morbide de la politique


La politique est un jeu, et comme tous les jeux, 
elle a ses propres règles. Ici, les règles sont qu'il 
n'y en a aucune, aucune qui ne soit véritablement 
fondée. En politique, les puissants établissent 
les règles et les joueurs jouent pour fixer les leurs. 
L'essence de la politique est la quête et l'obtention 
du pouvoir, et dans ce jeu morbide, il n'y a pas de 
vainqueurs, seulement des perdants, le plus grand 
d'entre eux étant celui qui finit par triompher de ses 
adversaires, en ayant eu recours nécessairement à 
tous les stratagèmes, en ayant exploité toutes leurs 
failles et leurs faiblesses, jusqu'à se perdre lui-même. 
Seul triomphe en politique celui qui s'en éloigne et 
qui s'abstient d'entrer dans la partie. 

mercredi 11 mai 2016

Sans volonté, l'homme n'est rien


De toutes les facultés, qualités, avantages et dispositions humaines, la volonté nous semble être la plus indispensable à l'homme. Sans volonté, l'homme n'est définitivement rien et c'est par elle qu'il peut se hisser jusqu'à la plénitude de sa destinée. D'autres qualités lui sont certainement utiles mais aucune davantage que celle-ci. La beauté est un attribut sans aucun doute très avantageux pour l'homme, le rendant, naturellement et sans effort, agréable aux autres, plaisant, aimable, charismatique. 


Mais c'est aussi pour les mêmes raisons un ferment redoutable de déséquilibre psychologique, la satisfaction rapide de leurs désirs et l'obtention fréquente de privilèges affaiblissant leur instinct naturel d'élévation, leur sens de l'exigence morale et intellective, leur vouloir et leur esprit de conquête en tant que forces de création et de mouvement pour la société ; ou tout au contraire en démultipliant, en dehors de toutes limites acceptables, leur prédation excessive et violente encouragée par le mépris que leur inspire leurs semblables si prompts à céder à leurs exigences. La richesse dans sa capacité à obtenir toutes formes d'acquisition, dans sa logique de possession indéfinie, est un remarquable outil de changement et d'action sociale, mais peu d'hommes sont à la hauteur de cette opportunité matérielle. 


La quasi totalité voient sous l'effet de la richesse, leurs instincts s'émousser, leurs qualités s'affadir et leurs vertus s'évanouir. Des croyants s'éloignent de Dieu s'en présumant affranchis, l'argent leur fournissant tout ce dont ils ont besoin, s'imaginent-ils  ; des non croyants s'érigent comme des dieux sur la Terre, convoitant tout ce sur quoi leur regard se pose et que leur porte-feuille peut leur offrir. Source de corruption, la fortune mène l'homme à sa perte en lui ôtant la valeur des choses, en le privant de leur coût. L'intelligence est assurément une qualité bien noble et, elle aussi, extrêmement utile. 



Sa faculté de discernement, sa capacité à entrevoir des relations là où d'autres ne voient que des éléments isolés ou au contraire à opérer des distinctions quand d'autres se prêtent volontiers à la confusion des genres, sont autant d'attributs salvateurs et propices à élever l'homme dans l'échelle de la considération des êtres. 


Mais l'intelligence ne rend pas un homme plus heureux, ni ne suffit à lui permettre d'atteindre les buts qu'il s'est fixé. Sa lucidité et sa capacité à saisir les êtres dans leur fondement peuvent le mener au pessimisme plus rapidement qu'une chute d'eau n'atteint le sol. Sa lenteur nécessaire, ses multiples interrogations et sa distance avec les choses font, d'ailleurs, de l'intelligence une disposition souvent impropre à l'action. Beauté, fortune, intelligence : il n'est donc pas un seul bien que ces avantages puissent fournir qui ne puisse être lui-même obtenu par de la volonté. 


Ce que ma faible intelligence ne peut obtenir, ma volonté peut l'acquérir à la sueur de son front, par l'effort, par l'étude. Mieux : ces efforts accroissent mes autres aptitudes, et par la volonté, me voilà devenu plus intelligent. La fortune me manque ? La pugnacité de ma volonté la compensera aisément par son labeur et la sagesse née de la tempérance que la modestie m'enseignera m'en délivrera assurément. La beauté ? Rien n'égale celle de l'accomplissement né d'un surpassement de l'homme dans ses actes, dans ses œuvres, dans sa vie. 


Au final, ce qui fait de la volonté la chose la plus précieuse qu'un homme puisse détenir c'est qu'elle seule peut améliorer ou compenser toutes celles qui peuvent lui manquer, lui faire défaut, et qu'elle seule, par ailleurs, peut lui permettre d'être ou de devenir réellement ce qu'il se doit d'être : lui-même.

Le secret de l'amour



Nous n'aimons qu'autant que nous avons nous-mêmes besoin d'amour. Nous sommes d'autant plus vulnérables à l'amour que notre cœur sommeille dans les profondeurs glacées de l'oubli, fondant irrésistiblement au premier rayon de soleil parvenant jusqu'à lui.